Charité bien ordonnée commence par soi-même pour les consommateurs français

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En dépit, depuis quelques années, de catastrophes naturelles comptant parmi les plus meurtrières ayant jamais frappé la planète, un tiers des consommateurs français (30%) admet ne rien donner de l’année aux causes humanitaires.

Les femmes sont bien pires que les hommes, confessant faire don en moyenne de seulement 41,01€ par an, environ la moitié des dons effectués par les hommes (80,31€).

L’enquête, menée par YouGov pour le compte d’AidEx, le salon mondial de l’action humanitaire, place la France en bas du ‘classement de le générosité [Données recueillies dans les quatre pays de l’enquête]’, avec l’une des proportions les plus élevées de personnes admettant ne rien donner de l’année, en avant-dernière place devant le Royaume-Uni à 33%, mais derrière la Belgique (29%) et l’Allemagne (28%).

Presque les deux tiers des personnes interrogées (61%) déclarent hésiter à donner car elles ont des doutes quant à la manière dont leur argent va être dépensé, tandis que 24% d’entre elles préfèrent donner à des associations actives en France.

Les personnes interrogées indiquent cependant qu’elles seraient plus disposées à donner si la cause les touchait de près (38%), c’est-à-dire si elles avaient des liens personnels avec les victimes, et si la situation socio-économique du pays touché était particulièrement vulnérable (29%). 17% d’entre elles ont également déclaré qu’elles seraient plus disposées à faire des dons financiers si elles avaient déjà visité le pays.

“Ces résultats sont inquiétants, mais peu surprenants, remarque Nicholas Rutherford, Directeur d’Evénement d’AidEx. L’aide apportée à la suite de crises humanitaires a toujours engendré un certain degré de scepticisme, mais cela n’a pas souvent été directement lié à la décision de donner ou non. Ce problème est difficile à résoudre, du fait que, à chaque fois qu’une grosse catastrophe survient dans le monde, elle provoque une importante spéculation sur les usages faits des dons collectés, mais des mesures sont actuellement prises pour augmenter la transparence dans ce secteur.”

Parmi les désastres naturels les plus tristement célèbres des dernières années, c’est le tremblement de terre en Haïti qui a le plus touché les personnes interrogées (59%), suivi de près par le tsunami japonais (46%) et les récentes inondations au Pakistan (25%). Inversement, le tremblement de terre en Nouvelle-Zélande et les récentes inondations en Australie étaient en bas du classement, avec seulement 11% et 8% respectivement des personnes interrogées se déclarant touchées par ces causes.

Il n’est peut-être pas surprenant de constater que la crise économique en France a eu un impact négatif sur le montant des dons effectués aux causes humanitaires. En dépit de la reprise actuelle de l’économie, presque un tiers (30%) des personnes interrogées avoue donner moins qu’il y a trois ans aux associations d’aide humanitaire. Seules 6% d’entre elles déclarent avoir donné davantage.

“Le fait que les catastrophes en Haïti et au Japon aient davantage touché les gens a sûrement un rapport avec le nombre de victimes, explique M. Rutherford. Plus de 300,000 personnes ont péri dans le tremblement de terre en Haïti, tandis que le tsunami japonais a fait 18 000 victimes. Il s’agit-là de deux des catastrophes les plus meurtrières des cinq dernières années.

Mais ce n’est pas tout. Le séisme en Haïti a provoqué un choc émotionnel plus profond que les autres catastrophes, ce qui a peut-être influencé la réaction des consommateurs. Le monde du spectacle s’est beaucoup mobilisé, de célèbres acteurs, actrices et musiciens ont effectué d’énormes dons de solidarité et le Haïtien Wyclef parlait même de poser sa candidature à la présidence. Il est fort possible que cette ‘promotion’ ait encouragé davantage de consommateurs à donner”, explique M. Rutherford.

Par région, ce sont les habitants de la région parisienne qui sont les plus généreux, donnant en moyenne 81,44€ par an. Ils sont suivis de près par le Sud-Est (61,34€) le Nord-Ouest (55,99€) et le Sud-Ouest (55,36€). Les moins généreux sont les habitants du Nord-Est (en moyenne 47,26€ par personne par an).

De même, ce sont les habitants de la région parisienne qui ont le plus augmenté le montant de leurs dons, 9% d’entre eux déclarant avoir donné davantage aux causes humanitaires qu’ils ne l’avaient fait pendant la crise. Inversement, ce sont les habitants du Nord-Est et du Sud-Est qui se sont le plus serré la ceinture, 33% et 32% respectivement des personnes interrogées admettant avoir donné moins qu’en 2008.

“Espérons que, suite à l’engagement du secteur à une plus grande transparence et à l’amélioration de sa performance, une aide plus importante va parvenir aux personnes qui en ont vraiment besoin. Espérons également que, une fois que les médias auront rapporté cette amélioration, cela aura un impact profond sur l’attitude des gens envers les dons charitables.’

AidEx est un nouveau congrès et salon destiné à aider la communauté de l’aide humanitaire à améliorer la distribution de l’aide. Le salon est consacré à la prestation des services et équipements essentiels pour la réponse aux catastrophes et l’aide humanitaire à plus long terme, tandis que le congrès va explorer les principaux enjeux du secteur. Ce passionnant nouvel événement, qui va se tenir les 19 et 20 octobre 2011 à Brussels Expo, sera le plus grand congrès et salon mondial de l’aide humanitaire, rassemblant associations, prestigieuses organisations non gouvernementales (ONG), agences gouvernementales et intergouvernementales et l’ensemble de la communauté de l’aide humanitaire à travers le monde.

Site web : www.aid-expo.co.uk

Tous les chiffres, sauf indication contraire, sont fournis par YouGov Plc. Taille totale de l’échantillon : 5109 adultes au Royaume-Uni, en France, en Allemagne et en Belgique. 1000 d’entre eux étaient Français. Le travail de terrain a été mené entre le 15 et le 20 avril 2011 et l’enquête a été réalisée en ligne. Les chiffres ont été pondérés et sont représentatifs de tous les adultes français (âgés de plus de 18 ans).