Après avoir assisté à quelques-unes parmi les pires catastrophes naturelles que le monde ait vues au cours de ces dernières années, plus d’un quart des consommateurs belges (29 %) admettent ne faire aucun don annuel aux œuvres humanitaires.
Les femmes enregistrent des résultats encore inférieurs à ceux de leurs homologues masculins avec des dons moyens à hauteur de 47,32 EUR/an, contre 61,89 EUR pour les hommes.
Malgré des chiffres inquiétants, la recherche menée par YouGov dans le cadre du salon de l’aide humanitaire AidEx, indique que la Belgique n’occupe pas pour autant le bas du tableau dans le palmarès européen des pays les moins généreux. 33 % des Britanniques, 30 % des Français et 28 % des consommateurs allemands ne versent jamais un centime. La Belgique occupe ainsi la deuxième place du classement.
L’on constate que plus de la moitié des personnes interrogées (59 %) évitent de verser de l’argent car elles s’interrogent sur la destination et l’usage des dons, tandis que 32 % préfèrent donner aux associations actives en Belgique.
Cependant, le fait d’avoir un lien personnel avec les personnes impliquées dans la catastrophe (46 %) et la situation socio-économique du pays (25 %) amèneraient le public à donner davantage aux associations humanitaires. Une personne sur cinq (20 %) a aussi déclaré que, si elle a visité le pays auparavant, cela l’encourage davantage à faire un don.
« Ces résultats sont inquiétants, mais pas étonnants », explique Nicholas Rutherford, directeur de l’événement AidEx. « Un certain scepticisme existe depuis toujours en ce qui concerne l’aide humanitaire fournie après des crises, mais il ne présente que rarement un lien direct avec les dons réels, ou plutôt l’absence de dons. Ce phénomène n’est pas facile à gérer en raison de l’éternelle question visant à savoir comment l’argent sera dépensé suite aux grandes catastrophes. Des démarches sont mises en place pour permettre une plus grande transparence dans le secteur. »
La majorité des personnes interrogées (55 %) ont jugé que, parmi les grandes catastrophes qui ont marqué ces dernières années, le tremblement de terre en Haïti mérite le plus de recevoir des aides. Vient ensuite le tsunami qui a frappé le Japon (37 %) et les inondations au Pakistan (30 %). En revanche, les inondations en Australie et le tremblement de terre en Nouvelle-Zélande occupent le bas de la liste puisque respectivement 10 % et 9 % des personnes interrogées ont exprimé leur intérêt pour ces régions.
Ce n’est sans doute pas une surprise si la crise économique européenne a eu un lourd impact sur les sommes que les Belges ont données aux causes humanitaires. Malgré la reprise économique, plus d’une personne sur cinq (22 %) a avoué donner moins d’argent à l’aide humanitaire qu’elle ne le faisait il y a trois ans. Seulement 7 % des personnes interrogées pensent avoir donné plus.
« Il ne fait aucun doute que les catastrophes qui ont frappé Haïti et le Japon occupent la tête du classement en raison du nombre de victimes qu’elles ont engendrées», explique Rutherford. « Plus de 300,000 personnes ont péri lors du tremblement de terre en Haïti tandis qu’au Japon, le nombre de victimes est estimé à 18 000. Ces chiffres montrent bien qu’il s’agit de deux des plus grandes catastrophes naturelles de ces cinq dernières années. »
« Mais ce n’est pas tout. La crise en Haïti a suscité davantage d’émotion que les autres catastrophes, ce qui a sans doute aussi influencé la réaction des consommateurs. Les célébrités se sont engagées et des acteurs, actrices et musiciens ont débloqué de larges sommes pour aider. Wyclef Jean, lui-même Haïtien, s’est même lancé dans la campagne présidentielle. Tout cela a pu favoriser la confiance des donateurs. »
Les résultats par région montrent que Bruxelles est la région la plus généreuse avec en moyenne 65,22 EUR/an. La région flamande suit de près avec 58,80 EUR alors que la Wallonie arrive en dernière position avec une moyenne de 43,59 EUR/personne/an.
De même, ce sont les Bruxellois qui arrivent en tête du classement recensant l’augmentation des dons puisque 8 % des personnes interrogées déclarent donner plus d’argent aux œuvres humanitaires qu’avant la crise. En revanche, c’est la Wallonie qui se serre le plus la ceinture puisque 26 % des personnes interrogées ont déclaré avoir donné moins qu’en 2008.
Et Rutherford de conclure : « Etant donné l’intérêt que la communauté porte à une plus grande transparence et à l’amélioration de l’efficacité, l’aide sera mieux acheminée vers les gens qui en ont vraiment besoin. Les médias relaieront ainsi l’information et cela motivera les gens à donner plus. »
AidEx est un nouvel événement visant à aider la communauté active dans l’aide humanitaire à améliorer ses prestations. Le salon est consacré aux services et aux matériels essentiels aux interventions suite aux catastrophes, ainsi qu’à l’aide humanitaire à plus long terme, tandis que, lors de la conférence, les principaux problèmes auxquels le secteur est confronté seront au cœur des débats. L’événement aura lieu du 19 au 20 octobre 2011 au Brussels Expo. Il s’agira de la plus grande conférence et du plus grand salon de ce type. Il permettra de rassembler les associations caritatives, les principales organisations non gouvernementales (ONG), les agences gouvernementales et intergouvernementales et la communauté humanitaire du monde entier.
Site Internet : www.aid-expo.co.uk
Sauf mention contraire, les chiffres proviennent de YouGov Plc. L’échantillon se composait de 5109 adultes britanniques, français, allemands et belges, avec 1000 participants pour ce dernier pays. Le sondage a été mené en ligne en Belgique du 15 au 21 avril 2011. Les chiffres ont été pondérés et sont représentatifs de la population adulte belge (18 ans et plus).